Wauters précise que dès novembre 1890, le capitaine Coquilhat est envoyé par Léopold II pour remplacer le major Cambier à la tête du gouvernement local, avec pour mission principale de mettre sur pied « l'organisation nouvelle qui allait être donnée à la politique économique de l'État et l'envoi aux agents résidents dans les districts du haut fleuve, d'instructions secrètes qui ne devaient pas tarder à y contrecarrer le libre exercice des droits des indigènes et l'action du commerce privé. La variole, la maladie du sommeil, la dysenterie amibienne, les maladies vénériennes (en particulier la syphilis et la gonorrhée) et la grippe porcine étaient particulièrement graves[50]. Le Nègre est le citoyen de l'État Indépendant du Congo ; nous devons, non l'asservir, mais l'éduquer et l'élever, socialement parlant, jusqu'à ce qu'il puisse se gouverner lui-même, quitte à être même flanqué à la porte par les Nègres de l'avenir. À l'issue de la conférence de Berlin, Strauch, le président de l'Association internationale du Congo, déclare à Bismarck : « La Conférence, à laquelle j'ai le devoir de rendre hommage, voudra bien, j'ose l'espérer, considérer l'avènement d'un Pouvoir qui se donne la mission exclusive d'introduire la civilisation et le commerce au centre de l'Afrique, comme un gage de plus des fruits que doivent produire ses importants travaux. Les techniques pour pousser les populations à travailler étaient simples : la Force publique menaçait les chefs coutumiers qui, à leur tour, donnaient l'ordre à leurs sujets d'aller récolter du caoutchouc sauvage dans la forêt. La Commission d'enquête était créée afin de « rechercher si, dans certaines parties du territoire, des actes de mauvais traitement étaient commis à l'égard des indigènes, soit par des particuliers, soit par des agents de l'État [et] de signaler éventuellement les améliorations utiles »[81]. Au départ du cours de Jean Stengers, j’ai poursuivi mes recherches et lu quantités d’ouvrages sur la colonisation du Congo par Léopold II et ensuite par la Belgique. Pour l'assister dans ses nouvelles fonctions royales de souverain de l'État indépendant du Congo, Léopold II nomme, dès le mois de mai 1885, un cabinet – entendu comme Gouvernement de l'État indépendant du Congo – constitué de trois administrateurs généraux : Maximilien Strauch au département de l'Intérieur, Hubert Van Neuss au département des Finances et Edmond van Eetvelde au département des Affaires étrangères[6]. Cette dernière appellation n'était d'ailleurs pas encore utilisée au moment de la conférence de Berlin et ne sera employée qu'à partir du 1er août 1885[1]. Il est assuré d'une reconnaissance par les autres puissances européennes de ses droits sur le territoire en 1885, à l'issue de la conférence de Berlin. Malgré cela, Forbath a déclaré plus récemment que la perte était d'au moins cinq millions[63]. L'État a recruté un certain nombre de fonctionnaires noirs, appelés capitas, pour organiser le travail local[19]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. On the copper and copper-nickel coins, the King’s portrait is replaced by the double-crowned monogram of Leopold II five times over. De 1885 à 1908, l’État indépendant du Congo est en fait la propriété privée du roi Léopold II. Harms, Robert (1983), "The World Abir Made: The Maringa-Lopori Basin, 1885–1903". Mais tout cela est accompli au prix fort : confiscation de terres, irrespect des coutumes, application d'un régime de travail forcé, introduction de maladies, etc. Le gouvernement n'a donc pas à s'en mêler. En effet, en 1889, Léopold n'avait que 430 employés à Boma. Considérez son contenu avec précaution et/ou discutez-en. Col., Bruxe ; 2 Cfr. Comme il ne s'occupait pas du tout de la gestion de la colonie, il y a tout lieu de penser qu'il ne savait rien des exactions commises par certains individus dans des territoires et à des époques bien délimités. Léopold II n'a plus besoin de la façade de l'Association internationale du Congo et la remplace par un cabinet composé de Belges dont la mission est d'assurer la gestion de l'État. 2 1è m e ANNÉE SEPT.-OCT. 1905 BULLETIN OFFICIEL De L'ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO N° 9 & 10 RAPPORT AU ROI-SOUVERAIN Sire, Nous avons l'honneur de placer sous les yeux de Votre Majesté le rapport que la Commission chargée de faire une enquête dans les territoires de l'État a adressé au Gouver-nement, le 30 octobre 1905. Albert Thys, l'œil du roi au Congo jusqu'en 1904[15], écrivait d'ailleurs, dans une lettre à son épouse écrite lors de son premier voyage au Congo le 6 décembre 1887 : « La création de l'État du Congo est, comme je le disais plus haut une conception coloniale absolument nouvelle et, à proprement parler, ce n'est pas une colonie, celle-ci dépossédant l'indigène de son sol et considérant l'indigène comme la race conquise. Six mille mains, certaines prélevées sur le vif faute de morts, furent le fruit de six mois d'action sur le Momboyo », J.-J. Arthur Conan Doyle voulut enquêter lui-même sur les massacres et les atrocités perpétrés entre 1885 et 1908 dans «l’Etat indépendant du Congo». Il me chargea, à cette époque, d'en faire disparaître beaucoup »[60]. À partir de 1892, les quatre compagnies concessionnaires, l'ABIR, la Société anversoise, la Compagnie du Kasaï et le Comité spécial du Katanga (1900-1960) exploitèrent le caoutchouc et l'ivoire et versèrent un impôt à Léopold II. C'est ainsi que d'un trait de plume, un an presque jour pour jour après la Conférence de Berlin, et sans qu'aucune des nations signataires ne s'en émeuve, Léopold II, désormais souverain absolu de l'État indépendant du Congo, s'accordait le droit de légiférer en secret. L'historien Jean Stengers a qualifié les régions contrôlées par ces deux sociétés de "véritables enfers sur terre"[22]. Les deux premiers démissionnent de leur fonction en 1890 pour manifester leur profond désaccord avec la nouvelle politique commerciale du roi, et notamment la levée d'impôt sur le caoutchouc et le fait que le produit total des récoltes soit dorénavant réservé au profit de l'État. De nos jours, « le jugement qui fait le plus autorité est celui de Jan Vansina, professeur émérite d'histoire et d'anthropologie à l'université du Wisconsin, et sans doute le plus grand ethnographe actuel spécialisé dans les peuples du bassin du Congo. Le livre est devenu un best-seller en Belgique, mais a suscité des critiques de la part d'anciens colonialistes belges et de certains universitaires comme exagérant l'ampleur des atrocités et du déclin de la population[90]. La question de l'esclavage dans l'Etat Indépendant du Congo sous Léopold II de Belgique. […] Vous avez déjà compris quelle était l'essence du système : la prime était d'autant plus forte que le prix de revient [de l'ivoire ou du caoutchouc] était plus bas, et si l'on parvenait à se procurer [de l'ivoire ou du caoutchouc] pour rien, en faisant des exactions militaires, dans les régions où le contrôle de la justice était inexistant, la prime atteignait son maximum »[12]. En ce qui concerne le nombre de morts, on doit constater que la population du territoire a souffert de cette administration par des violences directes, mais aussi par une baisse de la natalité, la perturbation des modes de vie et la destruction des habitats et cultures, les maladies, la famine, les exodes. Le territoire fut divisé en deux zones économiques : la zone confiée à des entreprises concessionnaires et la zone domaniale, qui était la propriété de l'État indépendant du Congo, et donc de Léopold II. Les africains ne sont armés que de fusils archaïques du XVIIIe siècle, que la pluie rend inutilisables. Cependant, Léopold II se trouva en difficulté avec les prêts contractés, avant que les investissements consentis au Congo ne soient rentables avec le début du boom mondial sur le caoutchouc dans les années 1890. Conan Doyle cite ce dialogue tiré du rapport Casement : « — Sur la Boussira, la SAB, avec 150 fusils, obtient 10 tonnes de caoutchouc par mois ; nous, l'État, à Momboyo, avec 130 fusils, en obtenons 13 tonnes par mois. Le climax est atteint en 2020 dans la foulée des manifestations contre le racisme et les violences policières qui font suite à la mort de George Floyd, tué par la police le 25 mai 2020 à Minneapolis aux États-Unis. Les monuments étaient censés aider à éliminer l'atmosphère de scandale après le scandale international au sujet des exactions commises dans l'État libre du Congo et à rendre la population enthousiaste à propos de la politique coloniale au Congo belge[64]. Le traitement des travailleurs (en particulier la durée du service) n'était pas réglementé par la loi et était plutôt laissé à la discrétion des fonctionnaires sur le terrain[20]. Msiri se retire dans la forêt. Une partie de la violence de la période peut être attribuée à des groupes africains utilisant le soutien colonial pour régler des comptes ou à des administrateurs blancs agissant sans l'approbation de l'État[8]. Un cas pas si unique puisqu'il fut la règle lors du partage de l'Afrique par les puissances colonisatrices à partir de cartes approximatives avant de procéder au report des frontières sur le terrain. Ils nous tuent si nous n'apportons pas le caoutchouc. ». ), un certain nombre d'arguments sont aujourd'hui exposés pour défendre l'intégrité morale du souverain. Cependant, Ngongo Lutete sera exécuté sommairement l'année suivante par un agent de l'État indépendant, événement qui aura un retentissement durable dans la région. Leopold is delighted to publish this classic book as part of our extensive Classic Library collection. Il ne peut y avoir l'ombre d'un doute sur l'existence de ces mutilations et sur leurs causes. La publication en 1904 du rapport accablant du diplomate britannique Robert … Les Français réclament la rive nord du fleuve – l'actuelle République du Congo – et les Britanniques, et principalement Cecil Rhodes, tentent de s'approprier la riche région du Katanga. En plus de l'armée, les compagnies de caoutchouc ont employé leurs propres milices, qui ont souvent travaillé en tandem avec la Force Publique pour faire respecter leur règle[27]. Léopold II est surnommé le \"Roi-bâtisseur\" car il a transformé des villes comme Bruxelles ou Ostende. — Partout, chaque fois que le caporal s'en va chercher du caoutchouc, on lui donne des cartouches. Revers. Elles étaient particulièrement associées aux méthodes de travail utilisées pour collecter le caoutchouc naturel pour l'exportation. Dans une lettre adressée au secrétaire d'État des États-Unis, il a décrit les conditions au Congo comme des « crimes contre l'humanité » [32], inventant ainsi la phrase, qui deviendra plus tard un langage clé du droit international[73]. Finalement, le chiffre des victimes varient fortement : ainsi, le rapport du diplomate britannique Roger Casement en 1904 donne un chiffre de 3 millions de personnes, Forbath parle d'au moins 5 millions, l'Encyclopædia Britannica donne une perte de population de 8 à 30 millions. Léopold II commence à nourrir des ambitions colonisatrices à l'égard du Congo en 1877 après avoir, avant même son accession au trône de Belgique en 1865, étudié d'autres possibilités, dont la Chine, le Japon, Bornéo, Fidji, le Haut-Nil. Celles-ci étaient parfois coupées par des soldats de la Force publique qui devaient rendre compte de chaque coup de feu tiré en ramenant les mains de leurs victimes. Dans une tentative de préserver la main-d'œuvre congolaise et d'étouffer les critiques britanniques, Léopold a encouragé les tentatives de lutte contre les maladies pour donner l'impression que il se souciait du bien-être des Congolais et invitait des experts de la Liverpool School of Tropical Medicine à apporter leur aide[78]. Après trois tentatives ratées en 1895, 1901 et 1906, l’Etat indépendant du Congo est devenu le Congo belge. Ainsi, la majeure partie de l'exploitation économique de l'intérieur congolais a été entreprise par Léopold et les principaux concessionnaires[16]. Ce crédit se révéla vite insuffisant, et le parlement belge octroya le 29 juin 1895 un second crédit de 6,8 millions. En 1901 seulement, on estime que jusqu'à 500 000 Congolais sont morts de la maladie du sommeil[53]. Alexis DE CROMBRUGGHE, Licencié en Droit (KUL) et Management (Vlerick), MA in International Law and Politics (Hull). L'article neuf de la Conférence de Berlin affirmait : « Conformément aux principes du droit des gens, tels qu'ils sont reconnus par les Puissances signataires, la traite des esclaves étant interdite, et les opérations qui, sur terre ou sur mer, fournissent des esclaves à la traite devant également être considérées comme interdites, les Puissances […] déclarent que ces territoires ne pourront ni servir de marché ni de voie de transit pour la traite des esclaves de quelque race que ce soit »[9]. Au fil des ans, les faits prirent une autre dimension, une autre histoire se dégageant de la gangue amidonnée par la légende civilisatrice et… Ces actions s'intensifient durant les années 2010 avec l'émergence de collectifs[66],[67], la publication de cartes blanches[68],[69] et enfin l'affaire du Monument au Général Storms[70]. En 1999, Hochschild a publié Le Roi Léopold's Ghost, un livre détaillant les atrocités commises pendant l'existence de l'État indépendant. Mayoux. Considérez-le avec précaution. En 1905, cette commission confirma que des abus avaient été commis. Vous pouvez aider à l'améliorer ou bien discuter des problèmes sur sa page de discussion. Cet artifice fut décrit ainsi : « Les officiers et adjoints du génie, appartenant aux cadres actifs de l'armée et mis à la disposition de l'État Indépendant du Congo, sont détachés à l'Institut Cartographique militaire. Il a remis son rapport en décembre et une version révisée a été transmise aux autorités de l'État indépendant en février 1904[77]. Le 14 décembre, le Roi signe la loi sur le … La dernière révolte Batetela (Révolte des Batetela de Shinkakasa) fut plus limitée. Peter Forbath a donné un chiffre d'au moins 5 millions de morts[60], tandis que John Gunther soutient également un chiffre de 5 millions comme estimation de décès minimum et pose 8 millions comme maximum. Léopold II parvient à faire reconnaître la souveraineté de l'Association internationale du Congo (A.I.C.) Finalement, le 15 novembre 1908, quatre années après le rapport Casement et six ans après la sortie de Heart of Darkness, le Parlement de Belgique vota l'annexion de l'État indépendant du Congo, et prit en charge son administration[52]. C'est un Anglais, Sir Francis de Winton, vice-administrateur général de l'Association internationale de Congo, qui proclamera officiellement sur place, à Vivi, le 1er juillet 1885[4], la fondation de l'État indépendant du Congo et l'avènement de Léopold II comme souverain de cet État. Les terres furent octroyées à l'État et les employés de l'État furent chargés de leur exploitation. En 2020, à la suite du décès de George Floyd aux États-Unis et des manifestations qui ont suivi dans le monde entier pour protester contre la discrimination raciale, de nombreuses statues de Léopold II en Belgique ont été vandalisées pour critiquer les atrocités de son règne au Congo[101],[102]. -- La Conf\u00E9rence; II. Le territoire sous le contrôle de Léopold dépassait 2 600 000 km2 et était dirigé par un petit groupe d'administrateurs originaires de plusieurs pays européens. Mais, ce qui n'a jamais été établi, c'est que ces cruautés auraient été commises à l'instigation du Gouvernement ou des Autorités locales. Il y eut trois grandes mutineries en 1895, en 1897 et en 1900. Il aurait déclaré : « Couper les mains – c'est idiot. Ici, il ne peut pas un seul instant être question d'agir ainsi. Au Royaume-Uni, la campagne a été dirigé par le militant et pamphlétaire E.D. Il s'agissait notamment des tribus autour de la rivière Kwango, au sud-ouest, et de l'Uélé au nord-est[7]. Les historiens ont fait valoir que les comparaisons tirées dans la presse par certains entre le nombre de morts des atrocités de l'État indépendant et l'Holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale ont été responsables de la confusion indue sur la question de la terminologie[91],[62]. Ils ont été utilisés pour compenser les déficits de quotas de caoutchouc, pour remplacer ... les gens qui ont été appelés à être des travailleurs forcés ; et les soldats de la Force publique ont reçu leurs primes en fonction du nombre de mains qu'ils ont collectées. Après trois tentatives ratées en 1895, 1901 et 1906, l’Etat indépendant du Congo est devenu le Congo belge. Morel, la spécificité du régime colonial de l'État indépendant du Congo inventé par Léopold II, comparativement au régime des autres colonies, britanniques par exemple, résidait dans le fait qu'au Congo « le receveur de la taxe était un fonctionnaire, non pas un agent commercial, ayant un intérêt direct dans le produit de la taxe. Après les avoir dénombrés, il multiplia le nombre obtenu par le territoire total du Congo, sans tenir compte du fait que la densité de population est toujours largement supérieure à proximité des voies d'eau qu'à l'intérieur d'un pays, et que d'innombrables indigènes étaient venus le voir car il constituait un spectacle surprenant. La capitale est plus tard transférée à Boma. Désormais actifs au Kivu et au Maniema, les mutins ne furent définitivement défaits qu'en décembre 1898. Pourtant, les Boa, les Budza et les Sanga vont se livrer à une guérilla acharnée, et les Yaka ne seront soumis qu'en 1906. SOUV. »[2]. Campagne et accusations portées contre Léopold II: génocide et/ou massacres? Léopold II de Belgique (1835-1909) se vit octroyer une partie du Congo à titre personnel en 1885 à l’issue de la conférence de Berlin.. Avant même de monter sur le trône de Belgique, Léopold II était un partisan de la colonisation de l’Afrique dont il souhaitait profiter personnellement des richesses. il promet d'en faire un État sans douane (tant les gouvernements français que britanniques imposent alors d'importants droits de douane à l'entrée et à la sortie sur les territoires de leurs colonies) ; tant le Royaume-Uni que la France – et dans une moindre mesure, l', Le lieutenant belge Tilkens, chef de poste de Libokwa, écrit en 1900, dans une lettre qui sera citée plus tard par Émile Vandervelde au cours des débats à la Chambre belge, Dans les années 1903-1904, une campagne de presse enflamma des journaux italiens tels que. Le décret du 27 juillet 1887 porte la création de la "monnaie franc" pour l'Etat Indépendant du Congo. A. de Maere d'Aertrycke, A. Schorochoff, P. Vercauteren, A.Vleurinck, Il s'agit ici de caoutchouc dit « sauvage », récolté sur des lianes dans les forêts, parfois loin des habitats des cueilleurs, Année de sa démission de ses fonctions d'officier d'ordonnance du roi Léopold II, M. Vandervelde cita à la tribune cette lettre signée du commissaire général du district de l'Uellé, M. Verstraeten : « Messieurs les chefs de poste de la zone Rubi-Uellé, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance qu'à partir du. Après plusieurs altercations au début des années 1890, la guerre ouverte éclata début 1892 à la suite d'attaques de postes de l'E.I.C. En mai 1903, un débat à la Chambre des communes britannique a conduit à l'adoption d'une résolution condamnant l'État indépendant du Congo. Il voulait tirer des richesses du Congo, et non se ruiner. L'est du Congo est délivré du fléau des esclavagistes arabisés. Pendant la majeure partie de son existence, cependant, la présence de l'État indépendant sur le territoire qu'il prétendait était inégale, avec ses quelques fonctionnaires concentrés dans un certain nombre de "stations" petites et largement dispersées qui ne contrôlaient que de petits territoires de l'arrière-pays[4]. Les exportations sont passées de 580 à 3 740 tonnes entre 1895 et 1900[12]. Cependant, les auteurs qui soulignent le manque de données démographiques fiables sont interrogés par d'autres qui les appellent minimalistes et agnosticistes[70]. Elles étaient particulièrement associées aux méthodes de travail utilisées pour collecter le caoutchouc naturel pour l'exportation. En 1900, la Force Publique comptait 19 000 hommes[26]. En 2020, le roi Philippe a exprimé ses regrets au gouvernement congolais pour les « actes de violence et de cruauté » infligés pendant le régime de l'État indépendant du Congo, sans mentionner explicitement le rôle de Léopold.